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13 décembre 2006
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14:43
Je sursaute.
Je me relève douloureusement, j’ouvre un œil, la marque de mon pull sur la joue. Je dormais tranquillement, attendant mon tour, avant de prendre place sur l’estrade pour tenir informé mes gentils collègues des dernières nouvelles de l’espace cul social et juridique.
Y a-t-il un blogueur dans la salle ?
L’animatrice promène son regard sur l’assemblée et s’arrête sur moi. Je n’arrive pas à savoir si la grimace qu’elle affiche est un sourire ou une légère, très légère pointe d’ironie. Non, non, en fait, ce n’est rien. Je dois juste être un poil parano. C’est peut-être bien la fatigue… va savoir Johnny… on ne peut pas comme ça impunément continuer à enchaîner les nuits blanches et les journées de regard noir. C’est mathématique. Passé un certain âge, ça ne tient plus en 24 heures (même au Mans... arf... ). En réalité, elle ne regarde personne, elle ne peut pas, la pauvre, avec ses yeux de plante grasse écrasée
Elle poursuit : parce qu’il est formellement interdit sur les blogs de citer l’entreprise dans laquelle nous travaillons, de la dénigrer d'une quelconque manière ou de tenir à l’encontre des collaborateurs des propos diffamants.
Je pousse un soupir de soulagement. J’ai cru, l’espace d’un instant, qu’elle allait me demander d'aller lire à l’assemblée les meilleurs passages de jesuissage. Me voilà rassurée. Quoiqu’un poil déçue quand même. J'aurais bien aimé connaître leur version de la Loose Word.
Mais jamais ô grand jamais jusqu’à maintenant je n’ai fait mention de cette grande firme qu’est l’illustre MonCulcéDuPoulet – MCDP pour les intimes - ni traiter mes collègues de face de porc en gelée… Jamais ! Je le jure, la main sur le cœur mon scum. La liberté d’expression, c’est une valeur que nous avons en commun mon entreprise, mon chef, Pinochet et moi… et moi… et moi.
We never have enought friends.
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