Je suis sage, je joue avec mes copines.

Bon... je cherche... Je vous promets que j'essaie. Même que ce ne sont pas les sujets qui manquent. Non, j'aimerais bien moi aussi vous parler de pilou pilou et de la beauté hormonale de l'amour. Ou même vous parler du litre d'essence bientôt plus cher que le demi, du réchauffement planétaire qui pourrit nos étés et nos hivers. J'aurais voulu vous parler des soldes qui arrivent (quelques hélicos contre les droits de l'homme), de la politique du travailler plus pour boire moins d'apéros. J'aimerais surtout écrire sur elles, les femmes de ma vie, elle qui me dit que je suis l'histoire d'une vie, elle qui me dit que je suis l'amour de sa vie. Vous parler de cul aussi. Surtout. Histoires de sexe, de peau, de sueur. Mais rien ne vient. Rien ne sort. Ni de vraiment bon ni de franchement mauvais. Juste rien. Et pourquoi, me direz-vous ?
Parce que j'ai cédé à la communication de masse et à la surrenchère financière. Depuis trois mois, je ne fume plus. Et écrire sans fumer...
Parce que j'ai cédé aux lieux communs et au shéma homonormé. Depuis deux mois, je suis amoureuse. Et choisir entre écrire et baiser...
Parce que j'ai cédé à la pression sociale et médiatique. Depuis l'avènement de Little Brother with talonnettes, je bosse comme une dingue. Et écrire avec des bastards de clients qui veulent brûler le code du travail comme au grand temps de l'inquisition...

A moins que vous ayez été absents les trois ou quatre derniers mois, parti(e)s vous planquer en Iran avec vos mômes parce qu'il fait aussi bon y vivre, vous savez tous ce que c'est le Tepa. Mais si enfin, ne faîtes pas les ignards, la Loi Tepa. Celle qui cause du pouvoir d'achat. Celle qui dit "français, françaises, travailler plus pour gagner plus". Allez, pour les plus mauvais et ceux qui n'ont pas encore franchi les portes de l'aéroport, je vais vous faire un cours de rattrapage en trois points pour que vous compreniez bien de quoi il retourne. 
Désormais, toutes les heures supplémentaires, toutes celles effectuées au-delà de 35 heures (sauf aménagement particulier du temps de travail) seront : 1. majorées à 25%, 2. exonérées d'impôts sur le revenu, 3. non soumises à charges salariales.
Je vous avoue que, vu sous cet angle, ça fait une jolie augmentation de votre net à payer.
Sauf que...
Car, oui, non, l'amour n'est pas un papillon bleu qui vole dans le ciel.
Sauf que la réalisation d'heures supplémentaires restent évidemment à la seule initiative de l'employeur. 
Sauf que des millions de salariés échapperont malgré eux à ce joli concept. Et ce, quoi qu'on puisse en dire, quoi que vous puissiez entendre. Les salariés à temps partiel, les salariés annualisés, les cadres moyens ne seront jamais concernés par ces exonérations. Et je ne parle pas de ceux pour lequels il est tout simplement exclu de compter ses heures sauf s'ils cherchent à se faire virer sur le champ pour incivilité. Compter ses heures... malheureux... t'as perdu ton bon sens ! 
Mais moi, là, présentement, je me demande comment la sécurité sociale, les assedics, les caisses de retraite récupéreront ces cotisations qui vont leur manquer. Ne nous rabâche-t-on pas chaque jour, sur chaque chaîne, dans tous les journaux que les caisses de l'Etat sont vides, que la France perd des milliards à chaque minute qui passe, que la Sécu connaît un trou record, que nous n'aurons pas de retraite avant d'atteindre nos 73 ans. Et je gage qu'à 73 ans, accrochés à la machine à café, à draguer nos collègues pas encore morts, on ne sera plus très frais...
Alors, on va nous inventer deux ou trois petites manipulations, comme ça en lousdé, des franchises sur les médicaments, des impôts planchers pour les revenus jusqu'à présent non imposables, des mutuelles obligatoires, des plans sur cinq ans, des plans sur dix ans...
Et pendant ce temps, les prix ne baissent pas. Pendant ce temps, le smic n'augmente pas. Je rappelle que le smic est à moins de 1000 euros par mois, moins de 6500 balles bordel ! 
Une idée comme ça, en l'air, ça n'aurait pas été plus simple d'augmenter simplement les salaires plutôt que de creuser encore des inégalités et créer des lois en forme d'usines à gaz (Maréchaaaal), plutôt que de nous prendre pour des cons encore et de tirer vers le bas toujours. Car j'ai un peu mal au dos moi à force de tirer sur la corde ! 
Merci qui ? Merci patron.

Je me retourne, y a plus personne.

Sauf le bloody connard de la table d'à côté qui me dit que ma fumée le dérange. Je regarde autour de moi. Pourtant je suis bien en terrasse. Avec le ciel pas très bleu au-dessus de moi. Pas très aimable, je l'envoie chier. Je maudis cette société intolérante qui valorise à outrance le sentiment d'insécurité ambiant. Pourtant je vous assure, je fais attention à ce que je bois mange et je trie mes ordures (et mes amis), je descends dans la rue 6 fois par jour pour fumer ma clope en prenant soin de ne pas laisser mes mégots par terre, je ramasse même les crottes de mon chien. Je suis une citoyenne modèle - qui ne paie jamais ses impôts à temps, certes - mais qui est respectueuse de la loi et des règles de bienséance inculquées par ma Maman. Mais là, ce type en terrasse m'agace encore un peu plus. J'en ai marre de me faire engueuler à chaque coin de rue. Je me retourne. Mais non, résolument, y a plus personne.

Tous, un par un, chacun leur tour, ils ont décidé de passer du côté obscur de la force. Du côté de la communication de masse et du rabachage publicitaire. Du côté du Fumer tue. A coup de piquouzes, de patchs, de plein de nouvelles drogues destinées à en faire oublier une autre. Mais moi je dis que l'arrêt de la cigarette nécessite un accompagnement non seulement des fumeurs eux-mêmes mais aussi de leur entourage, ceux qui fument encore, ceux qui restent. Seuls. Avec leurs peurs et la mauvaise conscience qu'on leur donne. Seuls avec leurs peurs. Que dis-je, leurs frayeurs. Car moi je suis carrément terrifiée. Pas à l'idée de mourir d'un cancer. Non car, de toutes façons, à la fin... Non, juste terrifiée à l'idée de souffrir. Du manque. De l'obsession. De l'absence. Car cette putain de clopes qui tue, moi, je l'aime à en mourir...

Je me suis toujours dit que j'arrêterai de fumer le jour où je me ferai larguer. Ainsi, je penserai davantage à l'une qu'à l'autre. Mais pour ça, il faudrait que je tombe amoureuse. puis que je me fasse larguer. Ca fait beaucoup de paramètres qui m'échappent.

C'est pour que ça que :

Ceci dit, j'ai calculé combien ça me coûtait.... Et euh... Bon, je finis ma cartouche et... Allez, j'y pense, c'est pas si mal...

* Le Prince fumeur, je t'ai piqué ta pic ;-)

Pourquoi ?

Parce que connard !

Pourquoi, dis-moi pourquoi. Je suis pas homophobe. Juste curieux. Pourquoi tu n'aimes pas les mecs. Ok ok je vais prendre le temps de t’expliquer pourquoi. Hé oui, mec, le monde est découpé en deux moitiés, l’une plus petite que l’autre évidemment. C'est un peu comme à l'assemblée nationale : rose d’un côté, bleu de l’autre. Chambre rose pour les filles, layette bleue pour les garçons. Les Pédés sont tous des enculés et les lesbiennes, elles, ne connaîtront jamais ce plaisir si délicat d’enculer leur femme le dimanche soir devant sept à huit. Vive le monde hétéronormé.

Tu piges toujours pas ? Mais sache en retour que moi non plus y a un tas de trucs que je pige pas chez les hétéros et je viens pas vous péter les couilles à vous poser des questions débiles. Les hétéros, je veux bien imaginer qu’il y en ait des sympas, des bien éduqués qui ont bien appris leur leçon, qui pensent politiquement correct et ne posent plus les questions qui fâchent. Moi-même j'en connais trois deux un. Mais même ceux-là, de temps en temps, ils en lâchent une. Comme ça, malgré eux, presqu'à regret. Ils vont te dire j'ai essayé mais c'est clair je suis hétéro mais du coup je vous comprends vachement bien. Ca lui donne bonne conscience à notre hétéro. Il a essayé, pensez-vous, il est open. Du coup, il en profite même pour donner des leçons aux autres. Il va nous défendre. C'est mieux que l'indifférence. C'est juste que malgré tout, de temps en temps, oh c'est rare mais tellement plus blessant, il en glisse une qui va me rappeler combien on est différent, hors norme, qui me rappelle combien il est impossible d'oublier tout ce que je me suis pris dans la gueule.

Mais dis-moi Glory ça te fait pas chier de pas pouvoir faire d'enfants ? Est-ce que je peux venir entre vous deux cette nuit ? Je ratisse large et je vous épargne les platitudes d'un samedi soir ordinaire mais moi, tout ça, ça me fait vomir. Je suis pas homphobe, juste curieux. Mais mec, de toutes façons, rassure-toi, c’est bien connu, les lesbiennes, ça n’existe pas. Juste des mal baisées. Tiens, moi-même, je ne le suis que par dépit. Je n’ai pas eu le choix. Pas eu de chance. Mais mec, n’aie pas peur, on ne te piquera pas tes gonzesses. Avec quoi le pourrions-nous ? 

Mais puisque j’ai pris le temps de te répondre, à ton tour de me dire. Pourquoi personne n’essaie-t-il d’identifier la structure génétique de l'hétérosexualité ? Avec la longueur des doigts, le sens de l'implantation de tes cheveux, je sais pas moi, la couleur des têtons... Ben oui... pourquoi chercher ici mais pas là ?!?! !

Pourquoi ?

Parce que connard.