7h32, pourquoi tous ces coqs en fanfare viennent-ils me faire chier. In coq i don't trust. Je me lève, je me bouscule, je ne me réveille pas. Comme d'habitude. Dehors il fait encore nuit, gloomy monday, il fait un peu froid. Alors je m'habille très vite. Je bois deux cafés, fume trois clopes, toujours rien à manger ni biscottes ni craquottes, je viens de créer à mon insu le concept de la loose du placard de cuisine. Je suis en retard. Comme d'habitude. Les rues sont désertes. Mon auto-radio est devenu fou. Il me mixe toutes les chansons à la vitesse de 40 plages à la seconde. Je rattrappe le temps, évite les motards, les bites mais juste pour faire gueuler le gros con au 4x4 derrière moi, je ralentis d'un coup et finis les 500 derniers mètres à 15 à l'heure. J'enlève mon bonnet dans l'ascenseur, ma main caresse mes cheveux il serait temps que je songe à aller chez le coiffeur. C'est quoi tous ces cheveux.
Je salue quelques personnes, serre quelques mains. Je balance un mot ou deux sans les penser. Ca fait chier d'être ici. Vite le regard noir pour ne pas se faire emmerder plus que nécessaire. Toute la journée je vais jouer à faire semblant, semblant de travailler, semblant de m'intéresser. C'est quoi tous ces dossiers sur mon bureau, tous ces post-it, ces gens à rappeler, ces couilles molles à conseiller, à rassurer comme si j'étais leur mère ou le bon dieu en personne, tout ça me fatigue d'avance. Mais comme d'habitude je vais sourire un peu, je vais même rire à la blague de ma petite collègue. Je vois bien qu'elle me tourne autour celle-ci. Joli cul. Jolie bouche. Et que ça vient se coller à vous, et que ça vient vous tourner autour... enfin je vais vivre. Quelques sms, deux ou trois coups de fil perso. Comme d'habitude j'entends vaguement des On se prend un verre ce soir, des Qu'est-ce que tu fais ce week-end, mais il est trop tôt. Pas envie de boire, pas déjà, pas encore. Plusieurs mails. Des histoires de dents qui poussent à l'intérieur ou qu'on arrache, je ne sais plus. Je garde les yeux fixés sur mon horloge windows. J'ai toujours un peu faim.
Et puis le jour s'en ira. La journée finit par avancer malgré elle. 18h11 je décide à l'unanimité avec moi-même de rentrer. Déjà il fait nuit. Putain d'heure d'hiver. Une heure de soleil en moins. Je suis une attardée. Je rentre chez moi. Toujours aussi peu de circulation, c'est étonnant. Aurais-je été la seule à aller bosser aujourd'hui. Landit au soleil, lundi maudit. Je gagne du temps que je dépenserai plus tard. Dans mon bain plein de mousse. Une bière, une clope, un bouquin. Toute seul j'irai me coucher dans ce grand lit froid. Pour la première fois, je ne suis pas amoureuse*, je suis moi. Et ça, c'est pas Comme d'habitude, même que c'est pas si mal. Va quand même falloir que ça change...
*Speciale Kacededi à Jadice, dit l'écluse