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On Se Présente

  • : Je suis sage, je joue avec mes copines.
  • : Glory Hole : asociale, grande gueule impulsive au regard noir, elle n'aime pas les gens et ils le lui rendent bien. Patsy "see you in Aspen" : libraire bordélique et Riot grrl, elle est engagée dans des combats auxquels on y entend rien.
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Glory Hole :

asociale, grande gueule impulsive au regard noir, elle n'aime pas les gens et ils le lui rendent bien.
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Ce blog parle certainement de toi. Ou pas....
Ce blog parle surtout pour ne rien dire...

13 novembre 2006 1 13 /11 /novembre /2006 09:44
Nous sommes le lundi 13 Novembre 2006. Mais on pourrait être hier ou demain, ce serait la même chose. 
Vous souvenez-vous quand vous étiez gosse, quand vous aviez 11 ou 12 ans et que  vous pensiez à l'an 2000,  comme cela vous semblait loin, presqu'irréel ? A cet âge-là, on croyait encore ce que les grands nous racontaient, on pensait qu’on aurait tous des R14 volantes, on fantasmait devant Pause Café tout en essayant de jouer au couteau avec Zora la rousse, on croyait encore que Karen Cheryl avait inventé la disco, que Georges Marchais allait être président et que Mats Wilander était très vieux. A cette époque-là, on était loin de se douter que ça se passerait ainsi, que la vie n'était en fait qu'une série de (apo)névroses à soigner, de frigo à remplir et de choses à recommencer encore et encore, faire, défaire, refaire. Et là, maintenant tu te demandes où tu as merdé. Où et quand est-ce que ça a dérapé ? Car, en réalité, tu as été sage la plupart du temps, tu as emmené ta petite soeur à ses cours de danse, tu n'as jamais oublié de fabriquer le collier de pâtes pour la fête des mères, tu as appris tes déclinaisons de latin, tu as eu ton bac, tu t'es inscrit à la Fac, puis à l'Anpe, tu as trouvé quelques jobs mal payés mais toujours tu y as mis de la bonne volonté. N'est-ce pas ? Quelquefois en tout cas. Alors ... ? Où et quand est-ce que ça t'a échappé ?
Alors... le temps a passé. C'est tout. Et insidieusement on se retrouve là, le lundi 13 Novembre, moi à l'écrire, toi à le lire. Ce qui m'amène à cette réflexion inscrite dans toute chose, inexorable, bientôt on ne sera plus là du tout. Et oui... "à la fin... " point de suspension. « A la fin on meurt ».
Mais on n’y est pas. Pas tout à fait encore.
 
Alors voilà on passe le temps. On joue aux cons, avec nos copin(e)s ou avec le feu, on gueule un peu, puis on boit un coup et on finit par se marrer. Il est pas d’heure, dehors il fait déjà nuit, c’est l’hiver ou presque, on bosse demain mais on s’en fout. On commande une bière, puis deux, on les enchaîne sans plus les compter, déjà il est minuit, on discute, on mate les culs, on se raconte nos nuits sans sommeil, dans 4 ou 5 heures on devra se lever mais on n'a pas envie d'aller dormir. On s'en fout.
On sort pour oublier, pour ne pas penser, pour nous protéger surtout mais tu sais quoi, on peut bien faire nos branleurs, on peut pleurnicher parce qu’on s’emmerde au boulot, parce qu’on n’a jamais assez de thunes, parce qu’untel nous fait chier, parce qu’il ou elle n’est pas là et qu’il ou elle nous manque, parce que rien n’est sûr, rien n’est gagné et que ça fait chier, on peut bien se plaindre et trouver que rien n'est jamais vraiment assez bien, assez ceci assez cela, en vérité on est des sacrés veinards, des bastards de bienheureux, c'est vrai on est là, à cette table qu’on ne quitte plus, c’est la cinquième bière déjà, il fait bon, on est entre nous, on gueule, on râle, on prend des résolutions qu'on ne tient pas, on se moque de tout le monde et de nous en premier, on boit des coups et au final on est bien. 
Tu peux pleurer, tu sais, c’est pas grave, ce week-end je suis là, à nouveau là. On va aller boire des bières, on gueulera un peu plus fort et on dansera encore. On n'est pas encore mort et le deuil se fera malgré tout.
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commentaires

L
Un beau matin, je me suis sentie porter vers le grenier familial, histoire de dire, histoire de voir, de braver les marches et de me recueillir à l’instar d’une partisane sous les tuiles remaniées par la tempête dans les combles poussiéreux où tout croupit immanquablement. J’ai redécouvert un fatras de vieilles choses enchevêtrées, déposées là comme suit, laissées là, seules, pour compte, soumises aux lois du bazar et des désagréments du temps. Une chaise amputées, une vieille malle en osier, un électrophone invalide, des revues empilées, des draps de parures ternies, des planches, et une boîte à chaussure bien assagie de timidité. Brusquement cette boîte a retenu toute mon attention, j’ai compris que je m’étais levée ce matin même pour la rejoindre, inconsciemment. Mon cœur a battu, mes poumons, inspirés et expirés toute la nuit, pour qu’au petit jour, je puisse gaillardement me rendre à son chevet. Elle était là, parturiente de commisération, dans son coin d’étagère, installée certainement pour satisfaire de nobles projets de rangements ou d’éventuels désirs de commodités, vous savez, ce genre d’engagements que l’on saisit au vol pour ne jamais tenir. A mon grand regret, je ne pourrai, jamais de ma vie, et aussi longue soit elle, être assez claire, tout du moins suffisamment explicite dans ma retranscription, pour dire ce que j’ai ressenti là au plus oppressant de cet instant. Je m’efforce d’écrire tout ce qui me vient, tout ce qui me trotte, sans me soucier du résultat et du sens qui en découle, parce que je veux dire les choses telles que je les ai ressenties là, telles que je les ai vues là, perçues là avec et sans perte de notion de temps, ni d’espace ni de raison. Puisque je veux dire, encore et toujours dire, ce qui provoque en moi ce mal de vivre qui perdure et que je suis venue revigorer dans ce grenier. De l’araignée suspendue à chacun de mes méfaits et gestes, du filet d’air frais balançant mes pensées empêtrées dans la toile aux odeurs de pluie mitraillant la verrière, tout était là, rageur et tapageur, dégringolant dans ma mémoire, face à cette boîte que j’avais déposée là et renfermée délibérément voilà plus de vingt années auparavant. Imaginez un peu que tout était renfermé là, intact, les sonorités, les couleurs, les effluves du passé, tout était là intact, inerte depuis, dans un état d’immobilisme parfait à m’attendre, à m’entendre gémir moi et ma rancoeur. Ouvrir cette boîte, c’était enrailler cette subtilité de l’oubli et accepter le poids des ans. De toute manière, je savais déjà ce qu’il y avait à l’intérieur, je revisitais chaque détail dans ma tête, ils me sont tous revenus en trombe, tous ! Chacune de mes menues fabrications en liège, aux petites pelotes de laine, au dé à coudre de ma grand-mère, au petit dada jaune égratigné jusqu’à la moindre de mes petits bricolages introspectifs. Bouffée de honte, j’ai seulement approché mon oreille pour écouter, un peu de mon nez pour renifler et le bout de mon doigt pour effleurer. Essayer de reconstruire la journée où j’ai déposé cette boîte pour la dernière fois, essayer de comprendre ce qui m’a poussé l’abandonner à cet endroit précis pour ne plus jamais la serrer entre mes mains, pas même basculer d’un iota le couvercle de sa vie. Je devais avoir de bonnes raisons pour abandonner lâchement mon enfance, pour la déposer là sur une étagère de fortune et ne venir la pleurer que vingt ans plus tard...et ne venir la pleurer que vingt ans plus tard!!! Tes mots ont vraiment quelque chose... <br /> <br /> Bien à toi.<br /> <br /> Leila.<br />
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G
Et le télécran et le truc 4 couleurs où il fallait buzzer, c'était quoi ce truc ?!?
Répondre
L
A la lecture de tes mots !<br /> Gosse, quand vous étiez gosse…Eparpillement de souvenirs, de chemins d’école en devoirs, de friselis en ruisseaux, de palabres en bosquets, et devoir présenter le calcul mental à l’ardoise au crissement de la craie, la récitation, mot pour mot, à la clef, le tout dans le cartable, mont pour mont, point par point, de virgule en majuscule, apprendre, à scander, compter, sur les doigts, dans la tête, dans le ventre, dans le cœur, à décompter, les jours, les années qu’il nous reste à rire, à cloche-pied, aux autres aussi, aux autres surtout ! Je ne pensais vraiment pas que la vie s’essoufflerait un jour, ni pour les uns, ni pour les autres, encore moins pour moi. Des parents, des voisins, dans ma tête, immortels, un entourage, une bulle… <br /> Mon tout ? <br /> Un globe éternel.<br /> Et merde, les rhumatismes causent et les yeux se fripent ! Le miroir ne renvoie plus rien de l’éternité.<br /> Des souvenirs à en pleuvoir, un deux trois sans soleil, le bout des doigts mouillant dans les fins fonds baptismaux, aux parterres de marelle, chahuté du roulis des églises et transi du coassement grelottant des grenouilles au curé! J’ai des Morts dans la mémoire, des mares de Morts mais des Morts de vies, vides de texture, de noms, de visages, vides d’expressions, livides de Mort même, sans saveur ni dépouille, Morts parce qu’il le fallait, pour saluer la pâleur du monument jouxtant l’arrêt aux bus des grands, des Morts aussi parce qu’ils possédaient dans ma tête un champ bien à eux de cailloux qu’ils prénommaient du nom qu’on leur portait, c’était cela la Mort dans ma tête échevelée, une évocation, un balbutiement, une idée confuse de choses et d’appartenances parsemées de plaques et de cailloux, agrémentés de fleurs de caoutchouc. Mais elle devenait drôle lorsqu’elle dévalait la rue transie de glissades à bout de bras, brinquebalée, dans une pathétique réplique de caisse à savon, verglacée de sanglots s’essorant dans les caniveaux du pire. C’était l’occasion aussi, pour les parents, pour les proches et les voisins de s’endimancher la semaine, de prendre un air grave, de se rougir le contour des yeux avant de s’humecter de larmes – parait que c’était les oignons – peu importe, la Mort n’en restait pas moins du fonds de nos culottes, que des cloches aboyant en plein après midi dans le dos de cohortes égrappées nous interdisant de rouler du ballon. C’était aussi cela la Mort, ne plus bouger et attendre que chacun ait fini de parader d’allures simiesques en mugissements.<br /> Bien à toi.<br /> <br />
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G
Merci Patsy Suisse.<br /> Merci Andromède.<br /> Toujours le sens de l'à-propos. Si ça va finir, ça n'aurait plus de bon sens tout ça ;-))
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joli texte ... <br /> profitons :)
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